VR Lens Lab, 1ère partie : fabrication des verres par mon opticien

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Vu la campagne Kickstarter réussie et suite à la mise en vente récente de ces fameux adaptateurs pour casque de réalité virtuelle, je me suis décidé à les commander. En effet, je voulais mettre la main sur ce produit tant attendu qui nous promettait un meilleur confort d’utilisation des casques en nous débarrassant de nos encombrantes lunettes.
 

Je viens de recevoir les adaptateurs nus (sans verre) que j’avais commandés sur le site VR Lens Lab. Avant de passer à l’étape de fabrication des verres par un opticien, j’ai dû m’occuper de ma prescription.

RDV chez l’ophtalmo

J’avais pris soin au préalable de faire refaire ma prescription. Après avoir procédé à tous les examens chez mon ophtalmologiste,  j’ai été agréablement surpris de voir que mon IPD (Distance Inter Pupillaire) était notée sur ma prescription alors que je ne l’avais pas demandé.


C’est le moment de commander les verres !

Je suis passé voir un opticien à côté de chez moi, les opticiens K… pour ne pas les nommer. L’accueil fût chaleureux. Quand j’ai expliqué que je voulais des verres non pas pour des lunettes classiques mais pour un casque de réalité virtuelle… les quatre employés présents dans la boutique se sont tous retournés. Ils étaient tous intrigués et perplexes. En effet, c’était la première fois qu’on leur faisait une telle demande. Par chance, l’un des opticiens était relativement bien informé de l’actualité VR. Finalement, ils se sont montrés intéressés et prêts à tenter l’aventure.

Malgré tout, comme ils n’avaient jamais vu de casque de réalité virtuelle, j’ai dû repasser chez-moi pour récupérer mon Vive.
Dès mon retour, ils se sont mis à l’œuvre pour un premier essai. En effet, pour vérifier la faisabilité, l’un des opticiens a pris un verre quelconque puis l’a taillé et fixé sur l’adaptateur.

Par la suite, il a tenté de de poser l’adaptateur sur la lentille du vive.  Et là… ça ne marchait pas !

Le verre de l’adaptateur touche la lentille ! Qu’est-ce qui cloche ?

Je lui ai alors expliqué, qu’au vu de l’épaisseur des adaptateurs et des informations dont je disposais, le verre ne pouvait être posé que dans l’autre sens : la face concave vers la lentille. Et non pas vers l’œil comme pour des lunettes classiques. Assurément, le verre doit épouser la forme de la lentille du casque.
L’opticien s’est montré sceptique, car pour lui, il n’était pas du tout logique que le verre soit positionné à l’envers. Il a malgré tout retourné le verre, puis il a essayé de fixer à nouveau l’adaptateur sur la lentille du Vive.

Et là, Ô miracle, l’adaptateur tient bien sur le Vive, le verre ne touche pas la lentille !

Bon, c’était déjà un bon point de marqué, mais nous restions sceptiques quant au résultat. Je lui ai alors demandé d’attendre le lendemain, le temps d’investiguer sur le Net quant à la position du verre sur l’adaptateur.
Le lendemain, je suis revenu voir l’opticien avec quelques photos montrant des adaptateurs avec des verres. Effectivement, on distinguait clairement la disposition des verres sur les adaptateurs,  et ça confirmait que nous les avions bien posés la veille : face concave vers la lentille.

Durant mes investigations sur le Net, j’étais tombé sur des discussions sur Reddit qui parlaient d’un problème rencontré par les premiers acquéreurs des VR Lens Lab : l’effet « Fisheye ».  Cet effet consiste en une déformation de l’image en périphérie des verres lors d’une session de jeu.

J’ai alors fait part de mes craintes à mon opticien, et il a aussitôt abondé dans mon sens. D’après lui, le fait que le verre soit positionné à l’envers peut induire en périphérie une déformation de la vision plus ou moins prononcée selon le degré de correction. Cependant, il m’a précisé que dans mon cas cet effet serait très léger.

Et l’IPD dans tout ça ?

Attention, il ne faut pas oublier l’IPD, qui est tout simplement la distance entre nos deux pupilles. Car sa connaissance est indispensable pour la réalisation des lunettes. Mais là, comme les adaptateurs sont libres (non reliés), comment procéder ?
En fait, il n’y a presque rien à faire ! L’opticien doit simplement veiller à placer le centre du verre au centre de l’adaptateur.

Comme le Vive possède une molette pour le réglage de l’IPD, je procéderai à ce réglage moi-même par la suite.

Maintenant je fais quoi, je commande ?

Malgré toutes ces incertitudes, j’ai quand même commandé mes verres !
Alors là, attention ! C’est maintenant que cela devient compliqué :

Tout est à l’envers pour l’opticien, et c’est perturbant… je comprends, mais il ne faut surtout pas se tromper.

Avant de partir, je lui avais fait part de mon intention de rédiger un article sur le sujet, et lui avait demandé s’il serait possible, à la prochaine occasion, de prendre quelques photos, et d’assister à la séance de fabrication des verres. Il m’avait alors répondu qu’il était enchanté de voir des gens s’intéresser à son métier, et qu’il serait ravi de m’expliquer tout le processus. Le rendez-vous fût pris !
J’ai récupéré mon Vive, laissé les adaptateurs et la prescription et je suis parti.

PROCESSUS DE FABRICATION DES VERRES

Quelques jours plus tard j’ai reçu un coup de fil de mon opticien, pour me prévenir que mes verres étaient arrivés et qu’il m’attendait pour la séance de fabrication.
De retour à nouveau chez mon opticien, il m’attendait de pied ferme, pour la démonstration. Il m’a alors montré les deux verres correspondant à  ma prescription. Les verres étaient d’une taille conséquente de façon à pouvoir s’adapter à toutes les formes de lunettes.
On pense souvent à tort que les opticiens ne sont que des commerciaux, et  qu’ils sont là pour nous vendre des lunettes et remplir des formulaires pour la mutuelle. C’est vrai qu’ils font de la paperasse mais pas que ! Ils travaillent aussi le verre, il ne faut pas l’oublier. Car une fois les verres commandés tout le processus de fabrication se fait sur place (c’est en tous les cas vrai pour ce magasin).
 

Préparation des verres

L’opticien a positionné les adaptateurs dans une machine, appelée le centreur.  Cette machine palpe les adaptateurs et les digitalise. On voit alors apparaître une image scannée des adaptateurs sur l’écran de la machine. Ces informations sont ensuite transmises à un deuxième appareil : une perceuse meuleuse, biseauteuse de verres optiques. L’opticien a placé les verres dans celle-ci pour qu’ils soient taillés selon le schéma réalisé par le centreur. La phase de découpage démarre !

 

Une fois que la phase de découpage est terminée, l’appareil entame alors le biseautage des verres. C’est ce biseau qui va permettre au verre de tenir sur le cadre des lunettes et dans notre cas sur les adaptateurs. L’opticien m’a alors expliqué qu’il peut régler la position du biseau sur le verre. Dans le cas présent, par peur que le verre ne touche la lentille, il a modifié la position du biseau sur la tranche du verre afin d’éviter tout risque de contact.

 

Fixation des verres

Le verre ainsi découpé va venir se clipser dans l’adaptateur !

Première tentative pour fixer le verre gauche sur l’adaptateur… non, ce n’était pas la bonne mesure, allez hop,  le verre à nouveau dans la machine pour  être légèrement limé. Finalement,  la troisième tentative fût la bonne. Enfin,  le verre se clipsait bien dans l’adaptateur ! Il a procédé alors de même pour le deuxième verre.

Vint le moment de tester si tout le travail effectué n’était pas perdu,  tada …  Ouf ! Les deux verres tenaient bien sur les lentilles du Vive.

Ça y'est, le travail est terminé !
 

 
Alors là,  grand bravo pour l’opticien, il a fait du bon boulot. Maintenant il n’y a plus qu’à tester chez moi  avec mon Vive (à suivre, mon retour d’expérience dans un prochain article).
 
J’ai alors laissé là mon opticien et ses collègues et les ai remerciés du temps qu’ils m’avaient accordé. De leur côté ils avaient l’air très satisfaits d’avoir participé à cette petite aventure !