Test - Wilson's Heart : Un vrai diamant brutWilson's Heart fait partie de l'initiative d'Oculus visant à sortir "un gros jeu VR par mois" lancée depuis la sortie du cultissime Robo Recall. Développé par Twisted Pixel, ce dernier se déroule dans un hôpital des années 40 où l'on incarnera Wilson Robert, un patient ayant découvert qu'on avait retiré son coeur. Annoncé comme un VR Thriller, il est supposer proposer autre chose que les shooter par vague qu'on voit un peu trop récemment. Pari réussi pour Oculus ?
Un vrai bol d'air fraisWilson's Heart commence très mal niveau scénario. On se retrouve accroché à des chaînes dans un hôpital où il y a clairement quelque chose qui va pas. Plusieurs éléments "paranormaux" se déroulent devant vos yeux, l'aspect scénaristique très poussé du titre se fait vite sentir et quel plaisir ! Je commençais personnellement à en avoir marre des wave-shooters à répétition et le titre propose une expérience radicalement différente, avec des dialogues, une vraie histoire, un environnement crédible et détaillé ainsi que des protagonistes. Une fois les chaînes brisées, on pourra avancer grâce à un système de téléportation efficace mais un poil frustrant.
En effet, il prend la forme d'un système par "node", qui pousse à regarder l'emplacement prédéfini de téléportation. On s'y fait assez vite cependant et cela fonctionne relativement bien malgré tout, même si un système de téléportation classique aurait été plus immersif, quoique bien moins pratique dans le jeu. D'ailleurs, la position est très limitée et il ne sera pas possible de bouger librement, même dans sa zone roomscale, car le jeu se mettra en pause ce qui est très gênant, après on comprend pourquoi. Wilson's Heart est un jeu d'énigme et certaines sont déjà compliquées (pour des raisons expliquées plus tard dans le test) donc on imagine mal ce que ça aurait donné s'il fallait examiner partout afin de savoir quoi faire. Les énigmes ne sont pas si compliquées que ça dans le fond et souvent, il s'agit simplement de trouver des objets, les manier et exploiter l'environnement afin d'avancer. Ce qui les rend compliquées, c'est les intéractions du jeu, qui sont tout sauf intuitives. Des interactions manquant clairement de naturelWilson's Heart exploite les Oculus Touch, les contrôleurs VR d'Oculus. "Hourra" me dira-t-on et avec raison, car cela rend le jeu nettement plus immersif que sans, ce qui était le principal défaut de The Assembly, un jeu du même genre qui se jouait exclusivement à la manette à la base. Problème, toutes, mais alors je dis bien toutes les interactions sont ratées. Ca parait incroyable, mais Twisted Pixel a réussi à rendre le simple fait d'ouvrir une porte pas intuitif et complètement bizarre à cause de leur volonté de privilégier les animations du jeu au dépit de nos vrais mouvements.
En fait, le gros soucis de Wilson's Heart réside dans le fait que les développeurs ont cherché à faire des interactions trop "réalistes" alors que non, il n'y a pas de tiroir devant nous. Cela finit par faire des situations très étranges où l'on voit ses mains dans le jeu dans un sens alors que les nôtres ne se trouvent pas au même endroit ! Le pire dans tout ça, c'est que les développeurs semblent avoir conscience du problème et ont carrément rajouté un deuxième modèle de main "transparent" qui se révélera au fur et à mesure que nos mains réelles et virtuelles se désaligneront. Du coup, on assiste à deux animations : notre animation réelle de nos vrais mouvements et celle du jeu, qui n'est pas calée sur notre réalité avec des avants bras qui partent en cacahuète régulièrement. Pour couronner le tout, ils ont clairement abusé de cette fonction, car les développeurs vont régulièrement vous forcer à placer vos mains à un endroit ou une position spécifique, ce qui n'est pas immersif du tout. Mais là où le bât blesse particulièrement, c'est au niveau de l'utilisation des pouvoirs notamment et sur les combats. On découvrira assez vite que notre coeur de remplacement pourra être utilisé pour exploiter des magies assez rudimentaires comme réparer une lumière ou attirer les objets en métal, mais évidemment, pointer de la main pour l'exploiter aurait été trop simple. Il faudra le pointer dans le bon sens, au bon endroit et au bon moment. C'est, encore une fois, pas intuitif du tout, et on vous conseille d'ailleurs très fortement de lire, relire et bien relire les instructions qui sont accessibles dans les "Notes" se trouvant dans le menu. C'est simple, jouer à Wilson's Heart, c'est un peu comme taper en QWERTY sur un clavier AZERTY. Et pourtant... Un vrai jeu, avec une vraie indentitéC'est très étrange, car si vous me connaissez un peu, vous savez alors que je pardonne difficilement les problèmes d'immersion. Pourtant, Wilson's Heart est une vraie perle. Car malgré le système de déplacement frustrant, malgré les interactions complètement ratées, arpenter les couloirs de l'hôpital est un vrai plaisir. Je ne sais pas si c'est dû au scénario, qui sans être extraordinaire, tient parfaitement la route, ou à l'univers à l'ambiance très marquée mais une chose est claire, Wilson's Heart a été un vrai coup de coeur pour moi. Pour commencer, les graphismes en noir et blanc, qui me rebutaient pas mal au début, confèrent un charme indéniable au titre. Dès qu'on enfile le casque, on a vraiment l'impression de s'être téléporté dans un univers étrange, ancien, à l'ambiance à la fois mystérieuse et glauque. Cette décision n'aurait valu rien si elle n'était pas accompagnée d'une direction artistique vraiment réussie, avec des environnements un peu à la BioShock, mais qui gardent leur propre personnalité. Et les graphismes, que dire ! Ils ne sont pas forcément magnifiques, mais la qualité globale est tellement "consistante", soignée et "régulière" dans le sens où tout profite du même soin qu'il est très difficile de ne pas plonger dans cet univers. On vous conseille cependant d'appliquer du Super Sampling grâce à la dernière version 1.14 du Debug Tool, qui pourra être trouvée dans De plus, la mise en avant du scénario est très réussie, même si les personnages sont pas très crédibles par moment, notamment au niveau des doublages qui semblent un peu à côté de la plaque de temps en temps, avec notre héros qui dit un simple "oh nooo" sans conviction quand il voit son amie se faire enlever devant ses propres yeux. Et on risque de me taper dessus, mais les interactions font elle aussi partie du charme du jeu, car même si elles sont complètement ratées, on finit par s'y faire (avant d'être frustrés à nouveau bien sûr) et surtout, elles sont très variées. C'est d'ailleurs leur principale force puisque si certaines séquences sont extrêmement répétitives comme les combats contre les boss, le jeu réutilisera par contre très rarement des éléments d'avant, ce qui donne une sensation de découverte constante. L'hôpital est d'ailleurs assez grand et chaque "endroit" possède une identité, ce qui renforce vraiment l'impression de parcourir une aventure, une vraie. Cela donne un côté très "vrai jeu" à Wilson's Heart, qui ne donnera jamais l'impression d'être un titre au rabais, au contraire même puisqu'il transpire la qualité. Et le fait qu'il possède sa propre personnalité, sa propre ambiance lui confèrent un je-ne-sais-quoi, une vraie identité qu'on ne retrouve que trop rarement en VR. L'histoire est un peu courte par contre car il m'a fallu 5 heures pour finir le jeu, ce qui fait peu vu le tarif, mais pour moi, le voyage en valait clairement la chandelle. Attention pour les anglophobes, car le jeu est intégralement en anglais, mais connaissant Oculus, il est possible qu'ils rajoutent une version française plus tard via une mise à jour. ConclusionWilson's Heart est un des premiers "vrai jeu" d'Oculus avec un vrai scénario qui exploite réellement les Touch et malgré tout les problèmes que ça engendre, on est ravi qu'ils aient décidé de se passer de la manette classique. Le manque d'intuitivité général et la frustration qu'engendre les interactions laissent vite place à un scénario haletant, à une direction artistique extrêmement réussie et à un univers envoûtant à l'ambiance marquée .
En gros, jouer à Wilson's Heart, c'est littéralement comme taper en QWERTY sur un clavier AZERTY. C'est frustrant, on fait des erreurs, on est régulièrement perdu et on est obligé de s'y reprendre à plusieurs fois, mais une fois qu'on s'y fait, on finit par oublier le souci et profiter du jeu ainsi que de ce qu'il propose. Wilson's Heart est donc comme une diamant brut, certes imparfait, mais tout de même magnifique avec une vraie identité. Les personnes à la recherche d'un "vrai jeu" auraient tort de passer à côté et trouveront ce qu'elles cherchent ; préparez-vous juste à vouloir vous arracher les cheveux sur certains éléments.
Config : NVIDIA GTX 1080 Ti / Intel Core i5 4670K, Oculus Rift + Touch (2 caméras à 180°), relativement fluide au maximum avec un réglage de SS à 1.3
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