La VR et la Médecine

Si vous suivez les actualités, vous n'avez pas pu échapper aux déclarations de Palmer Luckey, expliquant que dans sa vision, la VR dépasse le seul cadre du jeu vidéo, pour atteindre de nombreuses autres sphères (dont AntoineR vous avait déjà fait faire un tour) dont la sphère médicale.


L'exemple régulièrement pris est celui d'une visite médicale à distance, et c'est un exemple malheureux car un médeçin ne peut absolument pas pratiquer une consultation complète à distance (pas plus que par téléphone). En effet, une consultation médicale passe par une phase d'anamnèse (où le patient est interrogé) mais aussi une phase d'examen clinique, où le médeçin peut palper des ganglions, des viscères, vérifier la mobilité d'une articulation, tester les réflexes, l'équilibre etc. Sans compter la délivrance de l'ordonnance.
Dans ce cadre, à moins d'une installation totalement hallucinante, la VR n'est pas assez complète, si ce n'est pour des problèmes totalement mineurs, qui sont déja abordables par téléphone.

Mais ce serait une erreur d'imaginer alors que la VR et le monde médical ne peuvent pas coopérer!

En effet, pour des raisons évidentes, la VR par le biai des casques à venir, va être le moyen le plus simple de "piéger" le cerveau humain, de lui proposer des expériences cognitives précises, répondant à des besoins qui étaient auparavant quasi irréalisables.

Quelques exemples:

• le "membre fantôme"

Après une amputation d'un membre, il est possible (et même fréquent) de continuer à ressentir la présence du membre (généralement le bras ou la main). Dans de nombreux cas la sensation "fantôme" est associée à des douleurs.
La compréhension du phénomène est très complexe, et donc incomplète, mais il existe des thérapies qui ont vu le jour. L'une d'entre elle consiste à utiliser un miroir qui reflète l'image du membre restant, pour berner le cerveau du patient qui croit voir son membre amputé encore présent.
Avec un casque de réalité virtuelle il est aisé de recréer virtuellement un "faux" membre, et de mettre le patient dans des situations où il l'utilise, ce qui peut avoir un effet bénéfique au niveau des douleurs.

C'est tout le projet que vous pouvez retrouver ici.

• L'amblyopie et le strabisme

Un financement sur indiegogo (plutôt réussi) a permis à James Blaha de mener à bien son projet d'un jeu nommé Diplopia, qui aurait un effet bénéfique sur les pathologies sus-citées, en affichants des images forçant les deux yeux à travailler différement.

Le développement en est aujourd'hui au stade de l'alpha, qui recherche d'ailleurs des sujets atteints .

• Stimulation et analyse de l'activité cérébrale

NVIDIA, la semaine dernière, présentait lors d'une keynote une application possible, interessante. Un joueur portait un Oculus Rift et quelques capteurs, à coté d'un neurologue portant lui même un deuxième Oculus Rift.
Pendant que le premier jouait, le second observait l'activité cérébrale du premier. L'intérêt est de pouvoir analyser le fonctionnement du cerveau selon les représentations envoyées au joueur et ses interactions avec. On peut alors imaginer que de telle techniques pourraient permettre un suivi de l'évolution d'une maladie neurologique, ou l'efficacité d'un traitement, voir de constituer en soi un traitement, en permettant des stimulations cognitives ciblées.

• Et bien d'autres à mettre en oeuvre 

D'autres applications sont facilement envisageables (et très surement envisagées), comme le traitement des phobies, ou l'entrainement des jeunes chirurgiens en VR, pour se perfectionner virtuellement (avant d'entrer dans le vif du sujet).

Grâce à son prix abordable, et à sa capacité importante à tromper le cerveau, la VR semble promise à un avenir prospère au sein du monde médical.


A noter : en médecine rien n'est considéré comme efficace avant d'avoir subis de nombreux tests rigoureux, suivant des protocoles précis. Tout ce qui est présenté ci-dessus, ce sont des pistes et des projets, dont j'espère pouvoir vous donner la validation d'ici quelques temps.

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